mercredi 20 février 2008

Les tendances du marché en 2008

1) Recomposition du jeu concurrentiel dans le paysage télécoms
SFR risque de mettre plusieurs mois avant de pouvoir concurrencer Orange sur le fixe le temps d’intégrer vraiment ses nouvelles acquisitions (Club-Internet, AOL, Tele2, 9 Cegetel) et d’obtenir le feu vert des autorités. L’émergence d’un nouvel acteur de poids dans l’univers fixe/mobile devrait pousser à l’organisation tant attendue d’un troisième pôle autour de la 4ème licence 3G entre Numéricable, Free/Iliad et/ou un opérateur international désireux de s’implanter en France sur fond de reprise d’une énième spéculation sur la possible vente de Bouygues Telecom.

2) Accroissement du rôle des nouveaux entrants mais pas d’impact majeur en 2008
Lancement probable d’un nouvel iPhone 3G pour le marché asiatique puis européen et réponse des constructeurs concurrents (il faut quand même 12-18 mois pour développer un nouveau produit !). Ni Apple ni Google avec le lancement des premiers services sur la plate-forme Android ne bouleverseront le marché faute de volumes suffisants. En revanche, ils symbolisent la volonté des nouveaux entrants de partager les revenus et de faire leur place dans un écosystème en plein bouleversement.

3) Toujours beaucoup de « hype » sur les technologies mobiles (Wimax, LTE, 4G) mais aucune réalité économique concrète ni en 2008, ni en 2009, ni en 2010 !
Comme son nom l’indique la Long Term Evolution ne devrait pas avoir d’impact avant…longtemps. Quand au Wimax mobile, malgré des enchères en Europe dans la bande de fréquences 2.6Ghz et le lancement des premiers terminaux Wimax, il devrait être limité aux pays émergents en manque d’infrastructures. En Europe de l’Ouest, c’est un non sujet pour les 2 ans qui viennent.

4) La TV live mobile va encore susciter de nombreuses attentes…insatisfaites
Comme en 2006 puis en 2007, de fortes attentes vont naître en Europe autour de la retransmission live sur téléphones mobiles d’événement sportifs comme l’UEFA en Autriche et en Suisse ou les JO de Pékin. Ils seront déçus car le sport est avant tout un événement social que l’on veut partager à plusieurs sur grand écran. De tels événements restent cependant d’excellents catalyseurs pour faire le marketing de nouveaux services et progressivement démontrer que broadcast / unicast ainsi que vidéo on demand / live ne s’opposent pas mais se complètent.

5) Au contraire, l’usage de l’Internet mobile devrait enfin décoller
Les réseaux sociaux mobiles parce qu’ils répondent a une problématique de communication et qu’ils ciblent essentiellement les plus jeunes devraient connaître un essor significatif. Déjà en 2007, Jupiter Research estime que 18% des visiteurs de réseaux sociaux (Facebook, MySpace,…) ont uploadé des photos ou des vidéos depuis leur mobile vers le web (contre 7% pour la moyenne nationale).

Le nombre d’early adopters qui possèdent a la fois un forfait data illimité et un téléphone multimédia haut débit devrait dépasser le million courant 2008, permettant enfin de libérer les usages de l’Internet mobile et l’éclosion de nombreuses mini applications (type Widgets). En revanche, la question du modèle économique de ces nouvelles applications continuera de se poser au vu de la base installée et d’un financement entièrement gratuit.

6) La publicité sur mobile va connaître une phase plus réaliste
De nombreux acteurs devraient réaliser en 2008 que les annonceurs sont lents à réagir au changement de comportement des consommateurs, qu’ils souhaitent une audience qualifiée et facilement mesurable et à un prix plus abordable que les CPM demandés aujourd’hui. Le CPM devrait donc logiquement baisser alors que le mécanisme d’enchères et l’arrivée de Google AdSense sur mobile devraient au contraire faire monter mécaniquement et significativement le prix du CPC (coût au clic).

Enfin, de nouveaux services utilitaires (paiement sur mobile, m-ticketing, m-health, géo localisation…) vont progressivement sortir de la phase de test ou de la niche ou ils ont été confinées en 2007 alors que les services de personnalisation (sonneries, logos) sont arrivés a maturation. Source Thomas Husson senior analyste chez Jupiterresearch



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